Les contre-vérités et idées reçues…

De nombreuses fausses informations concernant les loups et la prédation sont véhiculées soit par ignorance soit volontairement pour faire accepter les loups par l’ensemble de la société. Diffusées notamment par des associations de défense du loup, elles bénéficient souvent d’un écho médiatique qui nuit à la bonne compréhension du problème.

Nous y répondons point par point, en espérant que de nombreux citoyens, naturalistes, journalistes… les lisent attentivement et apprennent beaucoup de choses pour cesser de transmettre ces contre-vérités.

Généralités

Ça se passe mieux ailleurs

Non ça ne se passe pas mieux ailleurs, les témoignages d’éleveurs, qu’ils soient italiens, suisses, espagnols ou allemands, sont édifiants : pour eux, ça se passe très mal. En Espagne au moins 300 loups sont tués par an, et en Italie malgré un braconnage intense beaucoup d’éleveurs ont cessé leur activité. Et dans beaucoup de pays la régulation est autorisée. Les États-Unis viennent de lever la protection des loups.

Témoignage en Italie

Autre extrait : L’élevage ovin en voie de disparition dans les Abruzzes (France Agricole Octobre 2016). Dans les Abruzzes en Italie, l’élevage de moutons est en voie de disparition. « Il reste 200 000 brebis, contre 600 000 dans les années quatre-vingt », déclarait Laurent Garde, du Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes-Méditerranée (Cerpam) aux rencontres du Glandon. « Les loups se multiplient, engendrant la rupture des équilibres anciennement connus pour des exploitations fragilisées par l’absence d’encadrement technique. Pourtant, les cours sont favorables et les coûts de main-d’œuvre très bas. Mais les métiers pastoraux sont très dévalorisés. Tous les bergers sont d’origine balkanique avec des conditions de vie que certains jugent proches de l’esclavage. »

Quelques exemples :

https://www.letemps.ch/monde/proliferation-loup-inquiete-lallemagne

https://www.coordinationrurale.fr/gestion-loup-lexemple-espagnol/

https://www.altitude.news/nature/2020/03/05/ours-loup-italie-espagne-des-situations-differentes/

https://leloupdanslehautdiois.blogspot.com/2013/07/en-italie-tout-va-tres-bien.html

 

La cohabitation est possible

Malheureusement non… nous n’en serions pas là dans le cas contraire ! Après plus de 25 ans de tentatives de cohabitation avec des moyens de protection, le constat est sans appel ! 18 000 bêtes massacrées chaque année et une colère du monde de l’élevage jamais égalée.

Une coexistence aurait peut-être été possible, mais en ne surprotégeant pas de manière aveugle un super prédateur. L’Homme non armé face aux loups est en danger !

Il suffit de regarder l’exemple du Kirghizstan pour comprendre que nous avons construit un retour du loup sur des fondements erronés, c’est-à-dire en oubliant que la réciprocité (attaque sur activités humaines=tir) est indispensable pour une éventuelle coexistence, bien qu’il faille nuancer ce propos en fonction du degré d’anthropisation des territoires. Les peuples bergers du Kirghizstan vivaient aussi avec les fusils et coexistaient ainsi avec les loups. Pour le Tadjikistan c’est en 2012 suite à des conflits armés que les fusils ont été retirés, puis retournement de situation en 2019, les habitants ont reçu des armes pour tirer sur les loups afin de protéger les personnes et leurs animaux contre des attaques qui s’étaient multipliées.

Etude CNRS / INRA format PDF

Les attaques sont dues à des chiens errants, d'ailleurs les conclusions des constats sont souvent "loup non écarté" et non pas "loup retenu" !

« Loup non écarté », est la seule formule utilisée en conclusion des constats d’attaque même quand il n’y a aucun doute.
La formule « loup retenu » concernent uniquement le classement des indices, quand il s’agit d’une crotte, d’une empreinte, d’une photo ou de l’analyse d’un poil qui s’avère être du loup.

Quant aux chiens, bien sûr qu’il y a des attaques mais dans 85 % (Etude Cerpam dans le Luberon) des cas ils sont retrouvés et le problème est réglé. Donc, oui ce sont bien des loups qui attaquent, la carte de zone de présence des loups de l’État l’atteste, et nous savons que pour les territoires nouvellement colonisés, l’Ofb avec la Ddt font tout pour reculer la reconnaissance de la présence des loups. Ce que nous avons pu malheureusement constater dans de nombreux départements où seule une photo du loup contraint l’Ofb à reconnaitre l’évidence. De notre côté, nous avons pris en charge l’analyse Adn, soit sur la salive déposée par le prédateur, soit issue de poils ou d’excrément, pour rechercher la responsabilité ou non du loup. L’exemple du Pas de Calais, toujours pas reconnu pour ces attaques de loups, en est un parmi plusieurs. Nous avons pu mettre en évidence que c’était une louve des pays de l’Est qui avait attaqué un troupeau, grâce à des analyses de fèces effectuée par deux laboratoires européens indépendants. Mais l’Ofb de son côté affirme que c’est du renard, et nous pouvons dire encore une fois que l’Ofb ment tout simplement pour dédouaner les loups. → Communiqué « C’est bien une louve qui a attaqué un troupeau dans le Pas de Calais » Février 2020

Article de l’Express sur les chiens errants

Différences entre les chiens et les loups lors des attaques (p79 -83)

Nous ne pouvons pas demander aux Africains de protéger leurs grands fauves si nous ne pouvons le faire chez nous

Nombreux sont ceux qui se servent de cet argument pour justifier des choix politiques sur notre territoire, cela est très habile médiatiquement.

Et vouloir protéger des animaux est une chose louable. Mais cette pensée qui semble faire fi des populations concernées et qui veut s’imposer de manière générale sans distinction de situation entre des territoires extrêmement différents, sur des populations différentes, sur des animaux différents, ne peut s’inscrire que dans un dogmatisme, encore une fois loin de la réalité des autochtones. Les penseurs du colonialisme vert, ou commet imposer à l’Afrique une vision de la gestion de la faune sauvage ! Souhaitent-ils alors calquer les pratiques du WWF en Afrique, en France ? C’est-à-dire une politique de confiscation de la nature par la création de parcs et de réserves interdites à toute activité humaine par des méthodes parfois condamnables ? → Article Le Monde 2019  » Le WWF accusé de financer des factions paramilitaires violentes en Asie et en Afrique »

Chaque cas est particulier et chaque situation doit s’apprécier dans son ensemble, les comparaisons ne sont pas raison, et un loup qui n’est pas en danger ni au niveau international ni au niveau européen et vulnérable au niveau national peut-il être comparé à des espèces en danger comme l’éléphant d’Afrique ? et lesquelles d’ailleurs, éléphants de la savane ou de la forêt ? dans quel pays d’Afrique ? puisque nous constatons par exemple que l’abattage d’éléphants est autorisé en Afrique du Sud, en partie pour préserver l’environnement ! En sachant que la population d’éléphants estimée à environ 300 000 individus a une reproduction de 5 % par an.

Trop de généralités dans ce propos pour y porter du crédit.

Lien : https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/zoologie-abattage-elephants-nouveau-autorise-afrique-sud-14745/

Les moyens  de protection

Les chiens de protection ça marche bien

Ça marche… un peu. Si les chiens limitent les dégâts en empêchant un certain nombre d’attaques et en restreignant le nombre de moutons tués lors d’une attaque, ils sont loin de les faire cesser complètement. Ils n’assurent pas la sérénité à laquelle ont droit les éleveurs et leurs bêtes. Les loups avec le temps ont appris à détourner les chiens, et les éleveurs augmentent non seulement le nombre de chiens mais aussi leur efficacité en faisant le choix de races plus combatives. Malgré cela des chiens de protection sont aussi parfois tués par les loups. Ils sont autour de 5000 aujourd’hui présents principalement dans les Alpes françaises et provoquent de nombreux conflits dans le partage des usages de la nature avec les autres utilisateurs (randonneurs, vététistes, chasseurs, ramasseurs de champignons… etc.) et les ’éleveurs se retrouvent souvent au tribunal.

De plus ils ont un coût pour l’éleveur, financièrement et en temps de travail, puisque les aides de l’État dans le cadre du plan loup ne couvrent pas toute la charge.

Source : http://www.eleveursetmontagnes.org/actualite/13-actualite/861-des-chiens-de-protection-massacres-par-les-loups

Exemple d’attaque : https://www.lafranceagricole.fr/actualites/videos/predation-un-loup-a-mange-mon-chien-de-protection-1,1,3307393409.html

Les ânes ou les lamas protégent très bien les troupeaux

Malheureusement non ça ne marche pas non plus ! Les loups une fois en meute s’attaquent à toutes les espèces. Beaucoup d’ânes, de lamas et d’alpagas en sont victimes. Des bovins et des chevaux aussi, surtout des jeunes mais parfois aussi des adultes. Ils contournent rapidement tous les moyens de protection et aujourd’hui personne n’est capable de proposer des mesures qui fonctionnent durablement. Au début les éleveurs ont commencé à rentrer les brebis la nuit, mais rapidement les loups ont changé leurs habitudes pour attaquer maintenant les troupeaux en plein jour, et parfois même dans les bâtiments. De plus l’été, quand il fait trop chaud dans la journée, les animaux doivent pâturer la nuit.

Exemples :

https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/cantal/attaque-lamas-cantal-piste-du-loup-n-est-pas-ecartee-1404507.html

https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-de-haute-provence/alpes-haute-provence-anes-retrouves-morts-loup-suspecte-etre-origine-attaque-1592339.html

En gardant les brebis il n'y a pas de problème

Dans les zones à loups les éleveurs et bergers de montagne gardent leur troupeau toute la journée et parfois la nuit, malgré cela les attaques continuent car les loups savent se faire discrets et intervenir au bon moment même en présence du berger.

Dans les territoires d’élevage hors montagne, la pratique du gardiennage a laissé, depuis longtemps, place aux clôtures qui permettent une vie sociale est un progrès auquel tout le monde a droit. La gestion de plusieurs lots d’animaux permise par les clôtures ne permet pas une surveillance de tous les lots toute la journée. Il faudrait autant de personne que de lots…irréaliste économiquement !

La société a évolué et c’est tant mieux, à l’époque des 35 heures même si les éleveurs et bergers en sont loin, nous ne voulons plus vivre comme au moyen âge. Tout comme les autres citoyens du 21e siècle ces professions ont droit au confort moderne. Qui accepterait aujourd’hui de laver son linge au lavoir communal ou d’aller chercher l’eau quotidienne à la fontaine ?

Les tirs sont contre-productifs car ils éclatent les meutes

La dernière contre vérité en date assénée dans tous les médias peu scrupuleux sur leurs sources d’informations, consiste à reprendre les propos des associations de défenses du loup, qui affirment que les tirs seraient contre-productifs pour limiter la prédation sur les troupeaux. C’EST TOUT SIMPLEMENT FAUX , bien au contraire !

En France les tirs sont très ciblés puisque pour obtenir une autorisation de tir, il faut avoir subi au moins 3 attaques Ces tirs ciblés sont très productifs. Un loup mort n’attaque plus !

Et ils seraient encore plus productifs de détruire systématiquement les meutes entières qui posent problème, comme c’est le cas aux États-Unis. Les loups à problèmes, « habitués » à l’homme, éduquerons leurs petits dans ce sens, et le problème s’aggravera donc de génération en génération. D’où la politique de tuer les meutes entières aux USA.

Pour ce qui est des théories « d’éclatement » des meutes, de nombreuses causent naturelles existent, et le fonctionnement d’une meute amène toujours à la dispersion naturelle d’individus jeunes après agrandissement de la meute ou mort naturelle ou accidentelle d’individus. Un exemple intéressant est le cas des loups échappés de St Martin Vésubie en octobre 2020, 7 loups canadiens, et ceux échappés de Frontenay Rohan Rohan, 3 loups gris, en novembre 2020, dans les deux cas il n’y a eu aucun tir sur ces meutes et pourtant elles se sont bien divisées et très rapidement.

L’augmentation des attaques malgré les tirs est due au faible prélèvement de loups en comparaison à leur nombre, à leur taux d’accroissement, et à leur spécialisation d’attaques envers les troupeaux. Des travaux de recherches bibliographiques basés sur plus d’une trentaine d’études, arrivent à la conclusion que non seulement les tirs ne sont pas contre-productifs mais surtout qu’ils sont la seule solution pour diminuer sérieusement la prédation, et que le prélèvement de meute entière est souvent la meilleure solution. :  → Michel Revelin résumé : La question controversée de la dynamisation de la reproduction des loups par les tirs létaux. Ses conséquences supposées sur l’accroissement de la prédation sur le bétail »

 

https://www6.paca.inrae.fr/ecodeveloppement/content/download/3486/32495/version/1/file/Meuret-Osty_Loups-Rocheuses_Pastum-104_2015.pdf

Économie

Le loup, c’est la goutte qui fait déborder le vase

Il est courant d’entendre cet argument comme quoi le loup serait un bouc émissaire d’un élevage ovin qui économiquement se porterait mal !

La filière ovine peut rencontrer des difficultés économiques pour diverses raisons mais beaucoup d’éleveurs ovins vivent très bien de leur production, notamment ceux des filières de qualité, de transformation fromagère ou d’élevage pratiquant la vente directe, et ils n’acceptent pas plus que ceux qui auraient un revenu plus modeste de retrouver leurs animaux massacrés ! Et il n’y a pas que les éleveurs ovins qui sont impactés.

Ce que l’on peut dire aussi c’est que l’élevage de mouton est un métier très exigeant en temps, à l’heure de la société des 35 h, et en technicité, c’est pourquoi il est encore plus insupportable pour les éleveurs d’entendre des conseils du genre : vous devriez garder votre troupeau, vous devriez le rentrer tous les soirs, comment faisaient les anciens etc…

Rappelons que c’est l’élevage de plein air, celui qui produit une alimentation de qualité qui est plébiscité par les consommateurs. L’élevage industriel n’a rien à craindre des loups.

Un exemple (parmi des centaines) : https://www.alpes-et-midi.fr/article/toujours-loup

Les animaux sont de toutes façon destinés à la boucherie

Il est vrai que la finalité des animaux d’élevage agricole est la production de lait ou de viande, et dans les deux cas, il y a consommation de viande à un moment puisque pour produire du lait il faut qu’il y ait eu gestation et mise bas.

Mais sans aspect de gain, donc sans consommation de lait ou de viande, il n’y aurait plus d’animaux domestiques d’élevage, on ne verrait plus paître de moutons, chèvres, vaches…

De plus nous sommes tous attentifs aux conditions d’abattage de nos animaux, et à part quelques rares cas de maltraitance qu’il faut faire disparaître, l’abattage se fait sans souffrance en France. Les humains sont d’ailleurs la seule espèce qui se soucie du bien-être des animaux qu’elle va consommer de leur naissance à leur abattage.

L’Homme est aussi un carnivore, c’est dans sa nature, mais il est étonnant de reprocher cela aux hommes et de l’accepter des loups, alors que nous, les hommes, ne mangeons pas les animaux encore vivants !

Les éleveurs

Les éleveurs sont bien indemnisés

Pour être indemnisé, il faut que l’attaque soit attribuée au loup par l’administration, ce qui est une première difficulté non négligeable. Ensuite, les avortements dus au stress, la diminution voire l’arrêt de lactation pour la même cause, les surplus de coût en foin, céréales, paille pour délaissement de pâturages, la perte de capital génétique, les heures de veille en plus, le temps passé à rentrer les bêtes, et toutes les bêtes disparues, tout cela n’est pas indemnisé. La dépression, le stress, le burn out, les divorces, la cessation d’activité, rien de tout cela n’est indemnisable ! Et qui accepterait, dans quelques domaines que ce soit, sous prétexte d’être indemnisé, de subir un tel préjudice !!

Pour bien comprendre les limites des indemnisations, nous pouvons tenter un parallèle avec du vandalisme que subirait votre ordinateur : l’État vous rembourserai l’écran, l’unité principale mais ne pourra jamais vous rendre tous les fichiers personnels et photos de famille…ni vous garantir que l’agresseur ne va pas recommencer puisqu’il a été décidé qu’on devait le protéger. Précisons que cet exemple ne concerne pas du vivant comme c’est le cas pour les éleveurs !

Les éleveurs touchent déjà beaucoup de primes

Il ne faut pas tout mélanger, les primes ne sont pas des « cadeaux » c’est un choix de société qui bénéficie à tout le monde. Le coût de l’alimentation des ménages s’en retrouve réduit permettant ainsi de favoriser les budgets comme les loisirs, le logement, les déplacements etc…De plus une part des primes touchées par les paysans revient indirectement à tout un chacun par l’entretien des paysages, l’ouverture des chemins, le maintien d’un tissu rural qui permet aux écoles d’exister et toute l’activité économique qui en découle, 1 agriculteur/éleveur génère 7 emplois indirects.

En ce qui concerne le dossier loup, ce sont des indemnisations, c’est-à-dire un remboursement suite à un sinistre, qui ne peut jamais prendre en compte l’ensemble des dégâts. Puis les élevages situés dans les zones où il y a déjà eu des attaques de loups reconnues par l’administration, peuvent obtenir des subventions pour couvrir les frais des mesures de protection qu’impose l’Etat ! Mais dans la plupart des cas seulement à hauteur de 80 % ! Donc 20 % restent à la charge des éleveurs, tout comme le travail supplémentaire non payé pour mettre en place ces mesures. Et précisons que ces sommes sont remboursées environ un an après la dépense, l’agriculteur est donc obligé d’avancer la trésorerie.

L’agricultrice Céline Imart rappelle à Nicolas Hulot comment les agriculteurs rendent la PAC trois fois aux consommateurs – Durée 1’06

Les éleveurs veulent éradiquer les loups

Notre seule finalité est de ne plus avoir d’animaux tués, et de ne plus vivre dans cette angoisse ! Nous visons le zéro prédation et non pas le zéro loup, c’est bien différent ! Les mesures de protection ayant depuis 20 ans prouvé leurs limites, dans le massif des Alpes, 92 % des troupeaux attaqués sont des troupeaux protégés, le constat est sans appel, la cohabitation est impossible. Nous ne demandons pas l’éradication, mais la fin des attaques sur nos troupeaux, ce n’est pas la même chose. Si des loups vivaient en se nourrissant de faune sauvage, comme l’animal sauvage qu’il est censé être, les éleveurs et les bergers considéreraient leur présence au même titre que la faune avec laquelle ils « cohabitent » quotidiennement.

Extrait du livre de Michel Revelin "Écologie, Sortir de la peur"

L’environnement !

Les loups changent les rivières

« HOW WOLVES CHANGE RIVERS », 4 minutes visionnés 80 millions de fois en 2020, cette vidéo n’est rien d’autre qu’une manipulation pour surévaluer encore une fois le rôle écologique des loups !

L’histoire d’une incroyable cascade trophique, qui fini par changer le cour des rivières, grâce au retour des loups !

De nombreux scientifiques s’offusquent de cela, et dénoncent les arrangements militants avec la réalité.

  • Arthur Middleton : biologiste naturaliste américain : « …il y a un problème avec cette histoire, c’est qu’elle est fausse… »
  • Tom Hobbs, professeur au laboratoire d’écologie du Colorado : « J’aimerai que ce soit vrai, mais ce n’est pas le cas »
  • Jim Beers, Biologiste de l’USFWS : « ce sont des adeptes de la biologie romanesque »
  • Kaufman et al, Peterson et al, Marshall et al : Trois études qui mettent hors de cause le loup dans l’amélioration de la biodiversité au Yellowstone.
  • Dan Mac Nulty, écologiste à l’université de l’Utah : « c’est l’histoire d’un monde qui n’existe pas vraiment »

Un article complet pour bien comprendre la manipulation de cette vidéo : Une trop belle histoire naturelle !

 

La surévaluation du rôle écologique des loups ! M. Revelin : « Ecologie : Sortir de la peur »

Les loups

Les loups étaient là avant

Tout d’abord, en quoi cet argument dénué de tout sens logique peut-il faire autorité !? Car si le fait d’être là avant nous devait nous empêcher de nous défendre de l’agression des prédateurs, l’humanité n’existerait pas !  Et s’il faut y répondre, eh bien la réponse n’est pas si évidente : suivant la branche évolutive des Hommes, leur apparition se situe entre 7 millions d’années pour les homininés et 2 millions d’années pour Homo Habilis. Il en est de même pour Canis lupus qui serait apparu il y a environ 2 millions d’années. En fonction de la branche évolutive et de son apparition sur le continent européen, les loups n’étaient donc pas forcément (en France) avant !

Homininés : https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_%C3%A9volutive_de_la_lign%C3%A9e_humaine

Canis Lupus : https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/zoologie-chien-loup-histoire-chien-863/page/2/

Le loup fait partie de la biodiversité, il représente la nature sauvage, on ne peut pas faire disparaitre une espèce

Oui le loup fait partie de la biodiversité mais ne la représente pas à lui seul. Les éleveurs avec leurs animaux domestiques entretiennent certains des plus beaux paysages français, et aident à la préservation de centaines d’espèces animales et végétales par le maintien des prairies. Les paysages que nous connaissons sont le fruit de la collaboration de l’homme et de la nature, en particulier grâce au pastoralisme qui perdure depuis plus de 6000 ans, et qui, notamment, dans les Causses et les Cévennes, est classé au patrimoine mondial de l’Humanité par l’Unesco, ou encore le Pays Charolais-Brionnais qui est candidat à ce classement.

La notion de nature sauvage est très relative et elle est idéalisée souvent en compensation d’une vie en milieu urbain loin de cette nature dont on a tant besoin. Pour certains le loup est un animal mythique, mais nous, éleveurs et utilisateurs de l’espace rural vivons dans la réalité dont nous connaissons aussi les aspects négatifs. Le loup doit être au milieu de ses proies sauvages et loin des élevages.

Les loups sont très présents sur la planète et ne sont absolument pas en danger, ils sont environ 350 000. Il ne s’agit pas de faire disparaître les loups mais de lever l’hyperprotection sur la population en zone d’élevage, hyperprotection fondée sur le soi-disant rôle « clé de voûte », ce qui est loin d’être le cas comme le démontre plusieurs scientifiques (Voir Écologie Sortir de la peur, de Michel Revelin) : idée véhiculée entre autres par le rôle qu’auraient joué les loups dans le parc du Yellowstone en prétendant que « les loups changent les rivières ». Le biologiste naturaliste américain, Arthur Middleton montre que la thèse des loups qui changent les rivières est fausse et déplore que le rôle salvateur qui est attribué à Canis Lupus soit grandement exagéré et relève encore du mythe au détriment de la vérité scientifique.

Sources :

www.pastoralisme09.fr/pastoralisme-et-biodiversite
www.cerpam.com/biodiversite/

Les loups tuent uniquement pour se nourrir

Malheureusement non. Il faut déjà compter avec les attaques échouées, qui font leur part de bêtes grièvement blessées qu’on doit euthanasier, mais surtout le phénomène du « surplus killing » bien connu et documenté. Quand le loup rentre dans une phase d’excitation il va croquer et tuer jusqu’à retrouver du calme, de nombreuses bêtes peuvent être tuées et blessées sans être consommées. Mais il y a aussi de nombreux animaux qui meurent dans les mouvements de panique provoqués par les attaques, soit par entassement soit par dérochement.

Définition du surplus killing : https://fr.wikipedia.org/wiki/Surplus_killing

 

Vidéo d’un loup en phase de surplus killing : Attention ces images peuvent choquer les personnes sensibles.

 

Exemple de surplus killing en France : https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/attaque-loup-haut-pays-cannois-28-agneaux-tues-1368045.html

Les loups sont sur la liste rouge, ils sont en danger

La couleur rouge de cette liste est une couleur inquiétante, mais la réalité est que pratiquement toutes les espèces sont sur la liste rouge, c’est l’UICN qui a choisi de nommer sa liste ainsi. C’est ensuite à l’intérieur de cette liste que les espèces sont classées en neuf catégories, et avec un classement différent suivant le territoire concerné. Au niveau mondial, Canis Lupus est donc classé en Préoccupation mineure, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de risque identifiable pour l’espèce, et pourtant c’est la liste rouge !

Au niveau de la France, les loups ne sont ni dans la catégorie Danger Critique, ni dans la catégorie Danger, mais classés Vulnérables, ce qui signifie que cette sous-espèce fait face à un risque d’extinction à l’état sauvage, ce qui relativise le propos voulant laisser penser qu’ils sont gravement en danger. De plus avec une croissance annuelle moyenne de 20 % (voir page « combien de loups ») la population se porte très bien comme le confirme le rapport du Mnhn (expertise) qui conclut à la viabilité de l’espèce canis Lupus à partir de 150 individus lorsque la croissance annuelle de la population est autour des 12%.

La France en dénombre officiellement 580 en 2020, ce nombre est à l’unanimité considéré comme largement sous-estimé d’un minimum de 40% (cf étude JJ Droesbeke, G.Saporta et Christine Thomas-Agnan).

Nous avons plus à nous inquiéter du nombre d’éleveurs ovin qui tend à diminuer, alors que cet élevage est très respectueux de l’environnement, ayant notamment un impact vertueux sur la biodiversité.

Mr Marboutin spécialiste du loup en France, responsable à l’Oncfs disait dans le journal Libération : «…. Et s’il y a une espèce pour laquelle il n’y a pas de souci à se faire aujourd’hui en terme de survie, c’est bien le loup.»

Ce que confirmait Mr Poyet délégué régional Ofb sur la chaine Public Sénat « au niveau national français, l’espèce n’est pas en danger sur le plan démographique… ». (Lien vers la vidéo à la minute 25′)

De plus nous constatons qu’au niveau Européen le loup est classé en état de conservation favorable pour ce qui définit une population de loups qui n’est plus menacée d’extinction, qui est donc capable de survivre à long terme. Sans oublier que l’Uicn et la Directive Habitats considèrent qu’il faut prendre en compte les populations de loups de manière transfrontière.

Lien : État de conservation favorable pour le loup en Europe.

Les loups sont revenus naturellement d’Italie

Voici la phrase la plus répétée, elle débute pratiquement tous les articles de presse comme s’il fallait s’en persuader ! Mais si des loups ont effectivement pu revenir d’Italie, nous savons que ce n’est pas la seule origine. Des analyses génétiques ont mis en évidence la présence de loups des pays de l’Est, soulevant des interrogations sur l’origine officielle annoncée, d’une part sur un retour des loups par l’Italie, et d’autre part sur un retour soit disant « naturel ». Et un loup empaillé identifié « PUR LOUP ITALIEN » par l’Oncfs a été identifié génétiquement comme étant des pays de l’Est par deux laboratoires indépendants ! L’Oncfs n’a jamais répondu à cette information que nous lui avons fait parvenir.
De plus nous savons qu’une volonté très peu dissimulée de certains parcs à loups en France est de relâcher des loups dans la nature. Et nous savons aussi que la sur-reproduction dans ces parcs est le problème principal à gérer (lien : Thèse sur la maîtrise de la reproduction du loup en captivité).

Des aveux de lâchers de loups ont déjà été révélés, (Delperrié de Bayac), et l’apparition de loups de manière complètement spontanée ne laisse peu de doute sur cette possibilité . Cette apparition est souvent accompagnée de l’information qui consiste à dire que les loups sont capables de parcourir des milliers de kms en peu de temps. Si cela est vrai sur des territoires non anthropisés, dans des steppes sans obstacles où les loups sont capables d’effectuer de longues distances cadencées à un petit trot, la réalité de nos territoires est bien différente et des attaques sans liaison visible avec un autre territoire laissent perplexes !

Pour en savoir plus un documentaire qui pose les bonnes questions : → Bruno Lecomte : « Retour naturel ou réintroduction ? »

En France il y a pas ou peu de loup hybride

En France tous les loups sont purs disait l’Oncfs dans l’Infoloup numéro 13 (page 9, voir diapo ci-dessous). Cela est faux, la question serait plutôt de savoir s’il y a des loups purs en France !? 

Les loups peuvent se croiser avec les chiens, ce qui donne ce que l’on appelle à tort des hybrides puisque l’hybridation concerne deux espèces différentes. Ce qui n’est pas le cas entre le chien et le loup qui appartiennent tous les deux à la même espèce : Canis Lupus.

Ces croisements font perdre les caractéristiques de l’espèce ! Et ces hybrides pourraient avoir tendance à s’approcher plus facilement des activités humaines. C’est pourquoi la recommandation 173 de la Convention de Berne recommande aux États de repérer et  d’éliminer les hybrides.

La France jusqu’en 2016 prétendait qu’il n’y avait pas d’hybride sur notre territoire. Les actions menées par notre collectif, par l’analyse génétique  ont contraint l’OFB à reconnaître dans un premier temps une hybridation de 7.5 % puis en 2019 de 11,1 % d’hybrides minimum.

Pour plus d’informations : voir la génétique des loups et l’hybridation.

Source : Recommandation 173 de la convention de Berne.

 

Extrait de l’Infoloup numéro 13

Les victimes

12000 victimes ce n’est rien sur un cheptel de 5 millions

Cette comparaison n’a aucun sens, le nombre de victimes n’est pas à répartir sur tout le territoire national mais sur 40 départements officiels. On voit bien avec cet argument la volonté de diluer les dégâts des loups. De plus le nombre de bêtes tuées n’est pas à répartir non plus sur tous les élevages, ce qui représente donc un chiffre très élevé. Le loup est un animal territorial il va attaquer souvent dans le même secteur.  Cela conduit certains éleveurs à faire le choix d’arrêter et à ceux qui veulent s’installer de renoncer. En plus de ce chiffre officiel autour de 12000 tuées + 6000 disparues, il faut rajouter toutes les bêtes blessées.

Rappelons que les animaux attaqués sont : les brebis, les chèvres, les veaux, les chevaux, les ânes, les lamas, les alpagas, les cochons, les chiens, etc…

Quand il s’agit de vos animaux, que vous élevez, que vous avez vu naître et que vous soignez chaque jour, 1 c’est déjà trop.

Vidéo : ici ce à quoi les éleveurs doivent faire face – Attention ces images peuvent choquer certaines personnes.

Les brebis tuées par les loups ne représentent rien au regard des autres causes de mortalité

Il est étonnant de constater que pour minimiser l’impact des loups sur les populations d’ovins, est avancé un argument qui consiste à mesurer l’ensemble des causes de mortalité des ovins, toutes maladies confondues, sur tout le territoire national, et de le mettre en face du seul chiffre de mortalité due aux loups ! Certains vont jusqu’à y inclure la mortalité dans les abattoirs !
Cette manipulation des chiffres est l’expression d’un militantisme exacerbé, la mauvaise foi atteint son paroxysme.
Tout d’abord les loups ne sont présents officiellement que sur 40 départements, donc une comparaison nationale qui n’a pas de sens. Et mélanger toutes les causes de décès pour les comparer à une seule est bien le souhait de diluer l’impact des loups, donc l’aveu que la prédation est loin d’être anodine !

Les loups régulent les populations d’ongulés

Le loup est un prédateur opportuniste qui choisit la proie la plus facile et la moins dangereuse, alors oui il s’attaque à la faune sauvage, mais tant que les brebis courront moins vite que les cerfs, chevreuils, chamois et les sangliers (sangliers qui peuvent être dangereux pour un loup), le loup préférera les brebis, surtout dans le cadre de leur surprotection ou l’impunité de son forfait est la règle dominante.

Cette alimentation facile dans les troupeaux favorise sa prolifération qui à certains endroits conduit non seulement à une catastrophe pour l’élevage, mais aussi à la faune sauvage. Mais pouvons nous vraiment parler de régulation quand dans certains secteurs, les biches, chevreuils, chamois ou mouflons par exemple, finissent par disparaître complètement, éliminés en partie par les loups ou ayant quitté un territoire devenu trop dangereux.

Exemple des Caribous au Canada.

Les loups ne s’attaquent pas aux hommes

Aujourd’hui en France le risque est faible, mais pas inexistant, car oui le loup peut attaquer l’homme !

De nombreux écrits en attestent, vous pouvez notamment vous référer aux travaux du professeur d’histoire Jean-Marc Moriceau, et plus particulièrement : « Histoire du méchant loup ».

Le problème est que la politique favorisant le retour des loups, avec une croissance exponentielle, pourrait à terme, conduire à ce genre de situation. Les études récentes montrent que les loups qui s’habituent aux humains deviennent dangereux. 90 % des victimes du loup sont des enfants de moins de 10 ans.

Étude faite par 18 scientifiques et 93 correspondants cf document original : THE FEAR OF WOLF-2002

En France, une enquête faite par l’Inra-Cerpam met en lumière une situation où un éleveur (sans s’être fait attaquer), s’est retrouvé entouré de loups : Article France 3 Rhône Alpes et l’enquête complète : « Quand les loups franchissent la lisière ». 

Quelques exemples :

https://www.adfg.alaska.gov/static/home/news/pdfs/wolfattackfatality.pdf

https://fr.wikipedia.org/wiki/Attaque_de_loup_sur_l%27homme

https://www.pyrenees-pireneus.com/Faune-Pyrenees/Loups/Europe/Espagne/2010-11-26-Attaques-de-loups-aux-personnes-en-Espagne.pdf

https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_wolf_attacks