Vous venez de subir une attaque !

En Urgence
  • Nous vous conseillons de ne pas rester seul dans ce moment difficile et d’appeler rapidement un voisin/un ami.
  • En priorité il faut regrouper le reste du troupeau et le mettre en sécurité.
  • Rechercher les animaux blessés pour les soigner, ou les euthanasier. Attention l’euthanasie ne devrait pas s’effectuer avant le passage des gardes, mais l’impérieuse nécessité de mettre fin au souffrance de l’animal ne laisse pas le choix !
  • Pour ne pas fausser le constat que fera l’agent de l’OFB : ne pas déplacer les carcasses, enfermez vos chiens, et couvrir les carcasses pour éviter le charognage (vautours ou autres).
  • Appeler la Ddt ou l’OFB de votre département : service environnement qui enverra des agents de l’Ofb ou des personnes habilitées à faire le constat de dommage. Le délai est de 72 heures à compter de la date de survenance de l’attaque supposée
  • Vous pouvez aussi contacter la gendarmerie (17) et le maire de votre commune, premier adjoint ou le policier municipal. Ces trois derniers sont OPJ (Officier de police judiciaire) et leur témoignage peut être utile.
  • Vérifier si possible s’il manque ou pas des animaux ou lots d’animaux suite à l’attaque. Dans des conditions bien précises, définies par l’arrêté du 9 juillet 2019 relatif à l’indemnisation des dommages causés par les loups, sur des territoires où la topographie expose à un risque de perte, il est possible, preuve à l’appui, de faire valoir la perte d’animaux à la fin de la saison (pour les estives).
Dans un second temps…
  • Faire une recherche d’indices : empreintes, poils, crottes… → indices. Vous attendrez la venue de l’OFB pour toucher aux indices et lors d’un prélèvement d’indices de l’OFB attachez-vous à garder une partie (un morceau d’une crotte, une partie des poils, une partie du sang, etc….). Indices à conserver au congélateur et qui pourront permettre une contre analyse si besoin.
  • Vous pouvez appeler votre vétérinaire pour qu’il constate l’acte de prédation. S’il le souhaite, compléter le document suivant qui pourra servir en cas de recours Constat vétérinaire.  Le remboursement des frais vétérinaires, si le constat de l’Ofb n’exclut pas le loup, n’est pris en compte que sur facture de soins et dans la limite du montant fixé par le barème pour l’animal concerné, les frais de déplacement ne sont pas mentionnés. L’euthanasie par contre est remboursée. Une véritable autopsie avec ouverture de la bête ne peut se faire qu’après le passage de l’Ofb.
  • Contacter aussi la société de chasse pour organiser la pose de piège photo pour tenter de trouver le responsable. Dans la majeure partie des cas les loups reviennent sur l’attaque dans les 48 heures.
  • Il est possible de pratiquer des prélèvements génétiques à l’aide d’écouvillons sur les plaies des bêtes attaquées afin de retrouver de l’adn du prédateur.→ Notice . L’Ofb ne le fera pas contrairement à leurs homologues Belges, Allemands et du Luxembourg.
  • Faire un maximum de photos des bêtes attaquées, de leurs plaies et des parties consommées.
  • Recueillir des témoignages des voisins (Chiens divagants, loups vus, changement de comportement de troupeaux, chiens apeurés, hurlement, etc…).
  • Recenser les attaques dans votre secteur, sur un rayon de 50 km, même celles soi-disant attribuées à des chiens divagants (sauf preuves formelles).
  • Prévenir les éleveurs voisins pour accroître la surveillance et protéger si possible leur troupeau en les rapprochant des bâtiments.
Commentaires

Il faut savoir que dans les nouveaux départements colonisés par les loups, l’État (Préfecture, Ddt, OFB) a pour habitude de nier la présence des loups et d’attribuer facilement les attaques à des chiens. Ces attaques de chiens sont bien sûr possibles et l’ensemble des éléments recueillis permettra de mieux cibler l’auteur de la prédation.

Dans la majeure partie des cas les loups reviennent sur l’attaque, nous vous conseillons avant la nuit, sans avoir touché aux carcasses, de les débâcher et d’installer un piège photo à proximité. Dans l’urgence vous pouvez éventuellement solliciter la société de chasse pour la pose d’un piège photo.

Un cliché d’un loup sur le lieu d’une attaque est une preuve irréfutable pour obtenir la reconnaissance de sa responsabilité.

C’est la convergence de plusieurs éléments et le contexte local qui permettent parfois de ne pas exclure la responsabilité des loups.

Subir une attaque n’est pas quelque chose d’anodin psychologiquement, c’est pourquoi la MSA (Mutualité Sociale Agricole) dans certaines régions communique un numéro d’appel qui permet d’avoir un échange avec un professionnel de santé pour mieux appréhender la situation.

Vous pouvez aussi contacter la presse dans l’objectif de sensibiliser les élus, l’opinion publique et d’informer le monde de l’élevage du risque potentiel dans un secteur donné.

Action juridique

Si les conclusions de la DDT(M) sur l’attaque excluent la responsabilité du ou des loups, en fonction des éléments que vous avez recueillis, vous pouvez dans un délai de DEUX MOIS, et non pas 7 ou 15 jours comme indiqué sur le courrier de la DDT(M) (deux mois étant le délai légal pour tout recours administratif), engager un recours gracieux pour faire valoir ce que vous estimez juste. Puis si besoin un recours contentieux (au Tribunal Administratif).

Nous pouvons vous aider pour un recours gracieux, et vous mettre en contact avec des avocats qui connaissent très bien le dossier pour vous conseiller dans les démarches.

La justice est longue et coûteuse, ce qui est souvent un frein pour l’engagement d’une action au tribunal. Malheureusement si nous voulons nous faire entendre, il nous faut engager des actions juridiques pour faire valoir nos droits.

Dans la plupart des cas, le contrat d’assurance des éleveurs prévoit une aide pour les recours juridiques. Les assureurs ont tendance à affirmer que votre contrat ne contient pas cette clause, mais à la lecture de ce dernier, il s’avère qu’en général ils ont l’obligation de vous suivre si vous le décidez.

Avant d’entreprendre toute démarche, nous pouvons, avec nos avocats, vous apporter de l’aide.

Le piège photo est outil essentiel pour la reconnaissance de la présence de loups.

Dans la majeure partie des cas les loups reviennent sur le lieu de l’attaque.

Les blessures

L’observation des plaies peut permettre d’identifier le prédateur et ainsi de différencier l’attaque faite par un chien de celle d’un loup. Le problème, comme nous l’avons déjà expliqué, est que les chiens et les loups font partie de la même espèce, Canis Lupus.

Il y a donc beaucoup de similitudes et il est difficile d’exclure la responsabilité des loups quand les signes distinctifs répertoriés ne sont pas présents, beaucoup de paramètres entrant en compte : âge de l’individu, novice ou expérimenté, nouvelle espèce de proie pour le prédateur, comportement de la proie, type d’espèce de la proie, si le loup attaque seul ou en meute, etc…

Il est admis, même si ce n’est pas une généralité, que les loups attaquent en priorité à la gorge avec une perforation profonde et la trachée broyée. Image 1

Mais les loups cherchent d’abord à faire tomber leur proie, et c’est ainsi que l’on peut retrouver des morsures sur plusieurs parties du corps, épaule, nuque, dos, flancs, croupe…. Image 2

Pour les petits veaux souvent couchés, nous avons remarqué à plusieurs reprises, des attaques directement au ventre, sans prise à la gorge. Les tripes de ces derniers sont en général consommées par les loups. image 3

L’Ofb cherchant à exclure la responsabilité des loups sur les attaques de veaux en affirmant qu’ils ne mangent pas les tripes des animaux. Sauf qu’à cet âge, les tripes sont remplies du lait caillé de la mère, donc…’du fromage’ !

Suite à de nombreuses réclamations, une étude et une mise à jour du constat d’attaque est en cours afin de mieux considérer les attaques sur bovins → « Révision formulaire constats de dommages »

En dehors de la prise à la gorge, un signe caractéristique mais pas systématique est la sortie de la panse, souvent non perforée, pour atteindre les organes vitaux, coeur, poumons, foie, très riche en énergie. image 4

Cliquez pour agrandir les images

 Image 1

Prise à la gorge

Image 2

Prise sur le dos

 Image 3

Prise au ventre sur jeune veau

 Image 4

Panse sortie

Lors du constat d’attaque, les agents de l’OFB ou personnes assermentées, doivent scalper la peau du cou de la brebis pour détecter d’éventuels hématomes et prendre des mesures afin de cibler le responsable.

Enfin, il y a la possibilité de faire des prélèvements salivaires sur les plaies des animaux tués afin de retrouver l’ADN du prédateur.

L’OFB refuse de pratiquer cela contrairement à leurs homologues, du Luxembourg, de Belgique ou d’Allemagne.

Si vous souhaitez pratiquer un prélèvement, consultez la vidéo suivant →   puis contactez nous par mail → Contact

Ci-dessous, l’importance du prélèvement génétique pour identifier le prédateur : un extrait de la thèse de doctorat vétérinaire de Patrice Neault : « ENTRE CHIEN ET LOUP : ÉTUDE BIOLOGIQUE ET COMPORTEMENTALE »

 

 

 

Les empreintes

Comment différencier les traces d’un loup et celles d’un chien ?

La chose n’est pas aisée, et demande une bonne expérience.

La taille reste l’élément primordial en sachant que les gros chiens peuvent avoir une taille similaire, même si la forme est un peu différente, la forme de la piste et l’emplacement des pistes permettront d’affiner la différenciation.

En fonction du terrain, boue, neige, sable….l’empreinte pourra être plus ou moins déformée.

Le contexte local est un élément important  : présence reconnue, attaque sur troupeaux ou sur faune, témoignage visuel, etc….

 

 

 

L’empreinte :

Sur le dessin des deux empreintes, la ligne horizontale croise les 4 coussinets chez le chien, ce qui n’est pas le cas pour le loup.

Taille : 8 à 12 cm de longueur et 7 à 11 cm de large

Les femelles ont des empreintes légèrement plus petites que les mâles, et les jeunes que les adultes.

La piste laissée par les loups :

 

Le loup se déplace le plus souvent au trot à une vitesse de 20 km/h.

 

Il est important de noter que le caractère des pistes dépend aussi de l’allure.

 

 

 

 

La longueur de foulée est de 65–75 cm.

Le recouvrement antéro-postérieur est une caractéristique des pas de loup.

La trajectoire de la piste est rectiligne, contrairement au chien qui a une trajectoire sinueuse.

Une belle empreinte de loup dans le Pas de Calais, trouvée suite à une attaque sur brebis.

L’analyse génétique d’une crotte trouvée à proximité du troupeau attaqué a permis d’identifier une louve des pays de l’Est.

Le Pas de Calais, nouveau département colonisé où l’OFB n’a pas reconnu cette attaque.

Crottes et poils
Les crottes sont assez grosses.
De couleur noires, elles contiennent souvent des poils.
Elles sont caractérisés par une odeur extrêmement forte.
Les poils peuvent être trouvés
principalement sur un barbelé ou sur des buissons.
Le bulbe du poil nécessaire pour l’analyse génétique
n’est pas visible à l’œil nu.
Changement de comportement des animaux

 

La présence des loups provoque des changements de comportement des animaux domestiques. Toute attitude inhabituelle doit éveiller l’attention.

Il est important d’avoir cette notion, surtout en élevage bovin, où les conséquences que génère la peur peuvent être dramatiques, comme cela s’est produit dans le Cantal en 2018. → Témoignage de Mme Monier.

Contexte local – recensement des attaques

 

Il est important de prendre des informations sur d’éventuels actes de prédation signalés dans un rayon de 50 km autour de chez vous. Ne pas négliger des attaques où la responsabilité de chiens est suspectée, sauf preuve formelle de leur responsabilité.

Interroger les voisins sur des changements de comportement de troupeau, sur des signalements de loups ou de chiens qui auraient été vu…

Enfin vous pouvez consulter la CARTE DES PRÉDATIONS pour visualiser toutes les incidents répertoriés dans votre secteur.